Où? REPI – Université libre de Bruxelles – IEE– Salle Kant – 39 avenue Franklin Roosevelt – 1050 Bruxelles

Quand? le lundi 20 mai 2024, la conférence sera suivie d’un drink

 

Intervenante: Alina SURUBARU, Université de Bordeaux (Centre Emile Durkheim)

 

 

Résumé : Après la chute du mur de Berlin, la baisse importante du budget de la défense (les « dividendes de la paix ») entraîne une crise sans précédent de la disponibilité des matériels de guerre en France. Les pièces de rechange manquent, l’État a du mal à passer des commandes pour s’approvisionner et le travail de maintenance connaît des nombreux retards. Dans ce contexte, la politique industrielle des armées évolue et un véritable marché du maintien en condition opérationnelle voit le jour au cours des années 2000. Pour préserver leurs liens privilégiés avec l’État, les acteurs industriels dominants (Dassault, Thales, Safran, Airbus) investissent des nombreux efforts dans la définition du « bon » contrat de MCO et participent activement à la construction des nouveaux indicateurs de performance des armées. L’enquête ethnographique multi-site que j’ai menée entre 2015 et 2022 montre de manière fine comment ces stratégies commerciales participent aux luttes organisationnelles au sein de la bureaucratie militaire et comment ces luttes renforcent à leur tour la position des acteurs industriels sur le marché de la défense.
Alina Surubaru est enseignante-chercheure en sociologie à l’Université de Bordeaux et membre du Centre Émile Durkheim. Ses travaux s’inscrivent dans le champ de la sociologie économique et de la sociologie des organisations. Intéressée par les dynamiques contractuelles des relations marchandes, elle a mené entre 2004 et 2014 des recherches approfondies dans le secteur du textile-habillement en Roumanie, puis dans le secteur nucléaire. Depuis son recrutement à l’Université de Bordeaux en 2014, elle étudie les reconfigurations des relations contractuelles dans le milieu de l’aéronautique militaire.
Inscription obligatoire avant le 17 mai :