L’industrie de l’armement, les institutions de défense et les armées font partie des plus grands contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre (GES), des plus importants consommateurs d’énergies fossiles et des acteurs les plus polluants au monde. Bien que les implications du réchauffement climatique soient anticipées par les scientifiques depuis des décennies, les ministères de la Défense des États membres de l’OTAN n’ont accordé que rarement ou parfois seulement marginalement une attention à cette problématique d’envergure. Toutefois, on constate que les institutions de défense de plusieurs pays de l’alliance ont entamé une réflexion doctrinale et stratégique à double volet sur ce phénomène et ses incidences. D’une part, elles considèrent que le changement climatique représente un « multiplicateur de menaces » mettant en péril leurs activités et appareils militaires. D’autre part, elles en sont venues à l’aborder sous le prisme des impacts environnementaux de leurs activités de défense.
Le présent rapport s’intéresse à la façon dont les institutions militaires de huit pays membres de l’OTAN – les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, le Canada, le Danemark, l’Espagne, l’Italie et la Belgique – ont intégré les enjeux climato-environnementaux dans leurs doctrines et stratégies, et comment elles entendent limiter les impacts environnementaux engendrés par leur appareil militaire. Sans prétendre à l’exhaustivité, il propose de dresser un état des lieux des mesures et engagements d’atténuation de l’empreinte environnementale des activités de défense que ces ministères de la Défense ont pris.
Fort de ces éléments, ce rapport met en lumière que l’ambition d’atténuer progressivement la charge environnementale des activités du secteur de la défense marque une tendance de fond ; même si cette atténuation se fait à des rythmes différents dépendamment d’un ministère à l’autre. À cet égard, il révèle que le ministère de la Défense de la Belgique accuse un certain retard. Ainsi, ce rapport formule des pistes de réflexion à destination de l’institution militaire belge en s’appuyant sur les mesures d’atténuation mises en place ou considérées par les sept autres ministères de la Défense. Le but de ces pistes de réflexion est de permettre à l’institution de défense belge d’envisager une meilleure prise en compte du changement climatique dans sa doctrine – et ce en l’adaptant – ainsi que l’instauration de mesures ou objectifs de réduction de son empreinte écologique plus substantiels.
Un rapport publié avec le soutien d’Etopia