L’Asie centrale et sa situation sécuritaire ont considérablement évolué au cours de la dernière décennie, pour des raisons à la fois intérieures et extérieures. La région se retrouve en effet au cœur d’une vaste conjonction de facteurs de déstabilisation : troubles sociaux, fondamentalisme religieux, tensions ethniques, corruption, trafics… Un tel contexte n’est pas sans conséquence sur les dépenses militaires régionales, lesquelles ont très sensiblement augmenté ces dix dernières années. Pour autant, pour celles-ci comme pour leurs transferts d’armements, les États de la région suivent des dynamiques résolument différentes : tandis que le Kazakhstan s’affirme clairement comme le leader régional, Turkménistan et Ouzbékistan demeurent isolés, et Kirghizistan et Tadjikistan très fragiles. Dès lors difficile à homogénéiser, l’analyse est rendue d’autant plus complexe par l’absence de données officielles et transparentes, donc exploitables, sur ces sujets.