Le 20 décembre 2016, la République démocratique du Congo aurait dû connaître le nom de son nouveau Président. Il n’en a rien été. Violée ou mal interprétée – les avis divergent –, la Constitution congolaise n’a pas pu jouer son rôle dans le processus électoral. L’acharnement de Joseph Kabila et de son entourage a brisé l’élan de démocratisation et l’espoir d’un peuple de savourer les avancées démocratiques de son pays.
En face, la population est descendue plusieurs fois dans la rue pour exprimer son désir de changement. Mais chacun de ces appels au respect de l’ordre constitutionnel a été brutalement réprimé, causant la mort de dizaines de manifestants.
Quant à l’opposition politique, elle peine à s’organiser face aux multiples pièges tendus par le Président. Ses divisions et rivalités ne sont pas sur le point de s’effacer après la disparition d’Étienne Tshisekedi et avec l’exil prolongé de Moïse Katumbi, ses deux principaux leaders.
Un accord « inclusif » en vue d’élections avant la fin de l’année 2017 a bien été conclu. Mais la lenteur de sa mise en oeuvre et l’absence de financement adéquat mettent d’ores et déjà en doute le respect de cette échéance.
Pour faire le point sur ce dossier complexe, le GRIP publie le présent rapport, consacré aux principaux acteurs en présence, à des thématiques à prendre en compte et à une synthèse du processus de dialogue. La plupart de ces textes ont déjà été édités, entre novembre 2016 et janvier 2017, dans le format des “Éclairages” du GRIP, et sont republiés, parfois après adaptation en fonction de l’actualité.
Ce document, fruit d’un travail collectif de plusieurs chercheurs du GRIP et collaborateurs associés, devrait permettre au lecteur de mieux déchiffrer l’actualité récente et d’avoir une meilleure compréhension du contexte et des enjeux à l’œuvre dans un pays dont la démocratisation et une juste répartition des fabuleuses ressources représenterait un immense espoir pour toute l’Afrique.