Les drones, ces systèmes aériens pilotés à distance, sont en train de bouleverser les règles de la guerre, et pas seulement sur le front russo-ukrainien. Le Mexique — en proie à une interminable « guerre de la drogue » — n’échappe pas à cette évolution. Plusieurs groupes criminels ont fait du pilotage à distance d’engins aériens un outil majeur de leurs tactiques, s’en servant pour une grande variété d’opérations, du transport de stupéfiants à la surveillance du terrain et jusqu’à l’attaque d’autres gangs, des forces de sécurité ou de simples civils. Les forces armées et la police tentent de répondre à la menace en s’équipant elles-mêmes de drones et de matériel de détection et de brouillage. Enfin, le grand voisin du nord — dont le Département d’État a désigné en février 2025 six cartels mexicains comme « organisations terroristes étrangères » — multiplie discrètement les vols télépilotés autour et même à l’intérieur de l’espace aérien mexicain, officiellement en concertation avec les autorités locales.
Cette étude est donc consacrée au rapide développement de l’usage de drones par des groupes criminels et aux tentatives des autorités mexicaines et étatsuniennes d’y faire face. Pour la réaliser, nous avons fait appel aux informations publiées dans les médias, principalement au Mexique et aux États-Unis, à plusieurs rapports d’instituts spécialisés et à des documents officiels. La conclusion met en exergue les capacités d’innovation et d’adaptabilité des cartels et s’interroge sur l’opportunité des ripostes mises en œuvre ou planifiées par les autorités mexicaines et étatsuniennes.
Skip to PDF contentPhoto de couverture : Drone Hermes 450 de la force aérienne mexicaine – crédit : Fuerza Aerea Mexicana
Georges Berghezan était chercheur de 2000 à 2022.Après avoir travaillé au GRIP durant les années 1980, Georges Berghezan y est revenu au début des années 2000. Il concentre depuis ses activités sur les nombreux conflits « post-guerre froide », particulièrement en Afrique subsaharienne, et sur les outils servant à les mener, les armes légères et de petit calibre, dont l’utilisation et les transferts commencent seulement à être quelque peu réglementés. C’est donc autour de ces deux problématiques – Afrique et armes légères – que Georges Berghezan menait la plupart de ses activités.

















