La guerre à Gaza se poursuit et avec elle son lot de morts civils sous les bombardements de l’armée israélienne ou lors des distributions de la rare aide alimentaire pouvant être acheminée à plus de 2 millions de personnes en situation de famine.
Dans la Chronique « Le dessous des guerres sur LN24« , le Directeur du GRIP décrypte la situation. Pour Yannick Quéau, « l’action d’Israël, par sa violence disproportionnée, la diversité des preuves quant à la commission de potentiels crimes de guerre, crimes contre l’humanité et même de crimes de génocide creusent une fracture grandissante au sein aussi de la population israélienne et dans l’opinion publique mondiale. »
À Gaza… rester, c’est mourir
Yannick Quéau estime qu’en Israël, la crédibilité des institutions du pays (partis politiques, assemblée nationale, gouvernement, armées) sera durablement impactée. Sur la scène mondiale, l’idée même de droit international est profondément remise en cause par le drame que connaît la population de la bande de Gaza depuis plus de 20 mois.
« La déshumanisation de l’ennemi n’est pas le propre des Israéliens, mais on ne saurait mettre un groupe terroriste comme le Hamas sur le même pied que les dirigeants d’une démocratie en principe respectueuse de l’État de droit »
« La déshumanisation de l’ennemi n’est pas le propre des Israéliens, mais on ne saurait mettre un groupe terroriste comme le Hamas sur le même pied que les dirigeants d’une démocratie en principe respectueuse de l’État de droit. » Pour le directeur du GRIP, le drame de Gaza est celui « d’une guerre coloniale visant à priver un peuple de toute possibilité pour lui de vivre sur ses terres et de bénéficier du droit à l’autodétermination. » « Rester, c’est mourir », conclut Yannick Quéau.
Lenteur des Européens
Pour lui, les États européens doivent poursuivre leur revirement et peser de tout leur poids pour obtenir la fin de la guerre a gaza. « Il était compréhensible de légitimer la riposte israélienne à l’attaque du Hamas. Mais, depuis qu’il est manifeste que cette riposte est disproportionnée et qu’elle implique vraisemblablement la commission systématique des crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, voire de crime de génocide, il faut faire nettement plus que d’appeler à la retenue. »
Yannick Quéau rappelle encore que ces appels n’ont pas été entendus à ce jour. « Israël s’en moque. Avec plus 54 000 morts en 10 mois, Gaza est un mouroir de civils, de femmes et d’enfants. »
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