Côte d’Ivoire et Mali, au cœur des trafics d’armes en Afrique de l’Ouest

Dans un Sahel plus instable que jamais, la question de l’armement se pose. D’où viennent toutes ces armes ? Quel est leur rôle dans la perpétuation et l’aggravation des conflits en Afrique de l’Ouest ? Ce dossier se focalise sur deux pays, particulièrement affectés. Le premier, la Côte d’Ivoire, placé dès 2004 sous embargo sur les armes, a vu celui-ci fréquemment violé.

Du côté du gouvernement renversé, quelques courtiers, surtout français et biélorusses, se sont attelés à approvisionner le pouvoir en armes légères et de petit calibre (ALPC) et en services et matériel aérien. Du côté de l’ancienne rébellion, d’importants stocks d’armes ont été livrés par le Burkina Faso, un pays qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de violations d’embargos sur les armes. Les informations livrées par les Groupes d’experts, chargés par l’ONU de surveiller l’embargo, ainsi que par la force d’interposition onusienne, sont analysées d’un œil critique.

Dans le second, le Mali, les trafics concernent surtout les groupes armés, auxquels tout transfert est interdit, notamment par la Convention de la CEDEAO sur les ALPC. Par l’intermédiaire de combattants en fuite et de réseaux islamistes, les groupes contrôlant le Nord-Mali se sont néanmoins lourdement équipés en détournant des stocks d’armes sophistiquées. Fabriquées surtout en Russie, mais aussi dans des pays occidentaux, elles proviennent de Libye, un pays dont les arsenaux échappent à tout contrôle depuis la guerre de 2011.

L’auteur rappelle aussi  les grandes lignes des mesures de limitation des transferts d’armement en vigueur en Afrique de l’Ouest. Un aperçu de la production, surtout artisanale, d’armes et de munitions dans la sous-région, vient enfin compléter ce rapport.