Les images en provenance du Kivu se suivent et se ressemblent : des victimes civiles fuyant les zones de combat, des exactions et des viols perpétrés par toutes les forces armées impliquées dans le conflit, des Casques bleus plus observateurs qu’acteurs… Une guerre indissociable des événements au Rwanda en 1994. L’ombre du génocide plane toujours, même si le « droit de poursuite » de l’armée rwandaise contre les « génocidaires » aura surtout été la façade d’un pillage systématique et organisé de l’est du Congo.

Si le vide politique à la suite de l’implosion de l’état n’a fait que compliquer la donne, il reste que la guerre couvait depuis longtemps. Dans une première partie, l’auteur décrit et analyse l’évolution du contexte politique et socio-économique au fil des décennies. Sont notamment abordées la dimension ethnique et la situation démographique caractérisée par des densités élevées. Vient ensuite le temps des seigneurs de la guerre – de Laurent-Désiré Kabila à Laurent Nkunda – et de bandes armées informes qui n’ont en général d’autre agenda que les razzias et le banditisme.

La deuxième partie traite des « parrains » du Congo (ONU, Union européenne, etc.) : leurs injonctions diplomatiques sur la « bonne gouvernance » et la démocratie, la lutte contre la corruption, le déversement de millions de dollars en aide humanitaire, de multiples accords de cessez-le-feu et de paix, … Des actions de la « communauté internationale » sans grand succès jusqu’à présent ! La question vient donc à l’esprit : le Kivu, véritable poudrière de l’Afrique centrale, pourra-t-il un jour s’en sortir ? L’auteur apporte des éléments de réponse, au-delà des propos convenus.