Dix ans de guerre, plus de 3 millions de morts, des centaines de milliers de déplacés, des viols au quotidien, … Telles sont les tendances lourdes de l’histoire récente de la République démocratique du Congo, un pays dévasté par des armées, régulières ou rebelles, sans véritable agenda politique. Et pourtant, 25 millions de Congolais ont voté, l’espoir renaît.
Ce livre éclaire d’une lumière crue la longue marche vers une paix non encore accomplie – les récentes élections n’en constituent qu’une étape. Parmi les nombreux acteurs de ce processus, il dégage en particulier l’action de trois ” faiseurs de paix “, non sans souligner les contrastes entre discours et réalités. Le premier, Louis Michel a bataillé ferme pour que cette crise oubliée soit remise à l’agenda. Le deuxième, paradoxalement, n’est autre que Joseph Kabila qui a réussi à déjouer le fallacieux accord de Lusaka. Le troisième, enfin, est tout simplement l’ONU, longtemps reléguée à un rôle effacé, voire contre-productif. Par ailleurs, l’auteur ne manque pas de relever le poids des convoitises étrangères, industrielles ou politiques, suscitées par d’incommensurables richesses minières et par les marchés de la reconstruction.
Insuffisance criante de moyens et mandats inadaptés, lourdeurs bureaucratiques, pusillanimité politique, diplomaties à plusieurs vitesses, agendas obscurs, échéancier contestable de l’accord de cessez-le-feu… Tels sont les traits d’un parcours historique vers des élections qui ont certes clarifié et normalisé quelque peu le paysage politique, mais en aval desquelles tout reste à faire.