Traité de non-prolifération nucléaire : l’échec de 2015 mènera-t-il au succès de la Première Commission ?

Les quatre semaines de la 9e conférence d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire (dite « RevCon 2015 »), du 27 avril au 22 mai 2015, se sont achevées dans la division. Personne ne remet en question que le TNP est la pierre angulaire du régime de non-prolifération. Mais le problème est qu’il n’est plus que cela : le pilier « désarmement nucléaire » est dans un état de mort clinique.

Au cours de la session finale, le délégué de l’Afrique du Sud a déploré un « manque de courage moral » et osé une comparaison forte en affirmant que le TNP « avait dégénéré en l’expression de la volonté d’un petit nombre, comme cela était le cas sous le régime de l’apartheid ». Au lendemain de la RevCon 2015 se pose donc la question de la crédibilité du TNP, voire de son obsolescence, du moins pour ce qui concerne son pilier « désarmement « .

Le résultat est contrasté : si cette RevCon 2015 a bel et bien été un échec, elle a aussi été une opportunité pour l’expression de réflexions sur des voies alternatives. Plus de 100 pays se sont rassemblés autour d’un « Engagement humanitaire » (Humanitarian Pledge) proposé par l’Autriche, dans le but de « combler le vide juridique pour l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires ».

Dans ou en dehors du système onusien, cette nouvelle dynamique doit se poursuivre avec un seul objectif, rappelé par le Pape François à l’ONU le 25 septembre 2015 : « œuvrer pour un monde sans armes nucléaires, en appliquant pleinement l’esprit et la lettre du Traité de non-prolifération, en vue d’une prohibition totale de ces instruments ».