L’élargissement de la « responsabilité de protéger » aux urgences climatiques : une fausse bonne idée

En plusieurs endroits du globe, ouragans, cyclones, glissements de terrain et vagues de chaleur ont rappelé qu’une réaction trop frileuse face au réchauffement climatique pouvait être dangereuse.

Et si, dans un scénario fictif, Jair Bolsonaro avait refusé l’aide internationale ? Et si, non satisfaits de la chose, des États tiers étaient intervenus pour combattre les feux en Amazonie ? Et si, après que le cyclone Nargis ait frappé le Myanmar, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait eu gain de cause devant le Conseil de sécurité lorsqu’il avait demandé à ce que la communauté internationale intervienne sous l’égide du principe de la « Responsabilité de protéger » (R2P) ?

Ce Rapport procède en quatre étapes. Il définit tout d’abord la notion de R2P, ce sur quoi elle repose et ce qu’elle implique. Il expose ensuite les intérêts d’un élargissement de ce concept pour la protection de l’environnement. Il questionne par la suite les limites de l’élargissement de la R2P aux questions environnementales tant au regard de l’impératif de protection des populations civiles que de l’obligation du respect du principe de souveraineté. Enfin, ce Rapport explore les alternatives possibles pour répondre aux urgences climatiques, en se basant tant sur le droit existant que prospectif…

Crédit photo : paysage dévasté par une marée noire au sein de la communauté de Kegbara-dere au Nigeria (Luka Tomac / Friends of the Earth International / Creative Commons)