Dressant le bilan de 3 ans (juin 2003 – juin 2006) du processus électoral congolais à la veille des élections présidentielle et législatives du 30 juillet 2006, notre étude en Analyse la complexité et identifie ses acteurs internes et externes. Dans ses relations de coopération, de complémentarité mais aussi de confrontation, le processus connaît des avancées : l’élaboration du cadre juridique des élections, l’enregistrement des électeurs, l’approbation de la Constitution par référendum et la promulgation de la loi électorale.
Dès la publication du calendrier électoral fixant les élections au 30 juillet, les préparatifs se sont accélérés sous la houlette de la Commission électorale indépendante (CEI) : adoption des listes de candidats, validation et impression des bulletins de vote, sensibilisation de la population, mobilisation de la communauté internationale pour le respect du nouveau calendrier. Ces acquis importants restent fragiles et méritent donc d’être consolidés. Les obstacles à franchir pour l’aboutissement du processus sont notamment la persistance de l’insécurité à l’Est et au Katanga, les retards dans la réforme du secteur de la sécurité, la très forte dépendance du pays à l’égard de l’aide extérieure, les problèmes logistiques et les appels au boycott de l’UDPS.
Enfin, il reste de nombreux autres défis à relever au lendemain des élections. D’une part, le dépouillement des votes, la publication des résultats et la gestion des différends électoraux risquent d’engendrer de grandes tensions. D’autre part, les nouvelles institutions devront tout mettre en œuvre pour ne pas décevoir les attentes de la population en se donnant les moyens de prendre en charge les questions que la transition n’a pas gérées de manière satisfaisante : la lutte contre la corruption, le rétablissement de la sécurité et de l’autorité publique sur toute l’étendue du territoire national, la bonne gestion des affaires publiques et des ressources du pays au profit du développement socio-économique. L’appui de la communauté internationale sera encore indispensable.