Selon les scénarios tracés dans cette étude, chaque année, entre 37.000 et 56.000 emplois devraient être supprimés dans l’industrie de défense européenne d’ici à 1996. Si la crise de l’industrie de défense est une réalité, sa caractérisation est trop souvent limitée aux pertes d’emplois. Cette crise est beaucoup plus profonde et touche pratiquement tous les rouages constitutifs de cette activité : sa principale raison de produire a disparu avec l’éclatement de l’URSS, le traitement privilégié dont elle bénéficiait au niveau national s’effrite, ce cadre national de référence est de plus en plus contesté par des logiques transnationales et le militaire n’exerce plus de domination technologique sur l’économie civile.
L’avenir de l’industrie de défense réside à la fois dans son intégration dans le tissus industriel global et dans l’européanisation de la sécurité et de la défense. Dans ce cadre, l’Union européenne peut jouer un rôle spécifique. Ce dossier est la réédition d’une étude réalisée pour le Parlement européen en novembre 1993. Il fournit une approche originale et détaillée des moyens d’action de l’Union européenne dans les domaines industriels et technologiques de défense. Il tente aussi de placer les initiatives communautaires actuelles et à venir dans la perspective d’une organisation plus rationnelle et mieux contrôlée de cette activité.
Ce dossier a été réalisé au sein du GRIP par Pierre De Vestel (attaché de recherche) avec la collaboration de l’équipe de recherche composée de Bernard Adam, André Dumoulin, Roland Fohn, Daniel Leclercq, Luc Mampaey, Alain Reisenfeld et Frédéric Viseur.