Cette Note analyse l’état de la relation entre la Turquie et l’OTAN à travers l’examen de la politique de défense turque. L’effort de défense turc, depuis le coup d’État manqué de juillet 2016, reste conforme aux attentes de l’Alliance sur un plan purement comptable, mais sa soutenabilité, ses moteurs et ses objectifs restent fragiles, sinon discutables. Surtout, l’armée turque souffre d’un affaiblissement volontaire consécutif au coup d’État manqué, au lendemain duquel les acteurs de défense et de sécurité du territoire sont multipliés pour mieux contrebalancer les militaires. Si le choix controversé d’acquérir des systèmes de défense anti-aérienne S-400 russes traduit moins une volonté de rupture avec l’OTAN qu’une délicate tentative de combler un besoin opérationnel, elle n’en comporte pas moins le risque d’embrouiller la lecture des capacités militaires turques à disposition de l’Alliance.
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