En 2011, soit trois ans à peine après la crise russo-géorgienne qui faisait déjà craindre l’annexion d’un ancien territoire soviétique par la Russie, Moscou et Paris ont conclu une entente pour la livraison de deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral (plus deux autres en option, qui ne seront vraisemblablement pas commandés). Le contrat d’une valeur de 1,2 milliard d’euros n’a pas manqué à l’époque de susciter les inquiétudes de plusieurs membres de l’OTAN, des Pays baltes aux États-Unis en passant par la Pologne et le Royaume-Uni.
Il s’agit en effet du plus important contrat d’armement jamais conclu entre un membre de l’Alliance et la Russie. La guerre en Ukraine et l’impossibilité de parvenir à un règlement diplomatique entre Kiev et Moscou ont accentué la pression sur Paris à un moment où la livraison du premier navire d’assaut amphibie, le Vladivostok, devait avoir lieu. C’est ce qui a poussé le président François Hollande à sursoir la livraison du matériel militaire. La saga des Mistral russes est donc loin de son épilogue…
Photo: www.defense.gouv.fr
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Yannick Quéau est directeur-adjoint du GRIP et directeur de la recherche.
Ses sphères d’expertise couvrent la sécurité internationale, les relations transatlantiques en matière de défense, les aspects industriels, stratégiques et économiques du commerce des armes, qu’elles soient classiques ou nucléaires, ainsi que les règles de contrôle qui les encadrent. Il est l’auteur de nombreuses analyses et rapports sur ces sujets qu’il couvre également par le biais de conférences.
Depuis 2018, il est membre du comité éditorial de l’ATT Monitor, un projet de Control Arms qui évalue de manière indépendante les modalités de mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes des Nations unies.
Il est par ailleurs à l’origine de la création du Fonds de dotation Open source intelligence on politics (OSINTPOL, Paris) qui a pour mandat de soutenir la recherche en science politique.
Yannick Quéau a auparavant travaillé au sein du Groupe de recherche sur l’industrie militaire et la sécurité (GRIMS, Montréal) et été rattaché à l’Observatoire de l’économie politique de la défense (OEPD, Montréal).
Il a aussi officié comme analyste au Technopole défense et sécurité à Valcartier (Québec, Canada), plus précisément, au Bureau de commercialisation et d’intelligence des marchés, ainsi que comme enseignant pendant 3 ans pour le compte du ministère de la Défense du Canada à Saint Jean-sur-Richelieu (Canada).
Il a enseigné épisodiquement comme chargé de cours à l’université du Québec à Montréal (UQAM), à l’université Paris 2 Panthéon-Assas et à Sciences Po Paris. Yannick Quéau est diplômé de l’UQAM (Canada) et de l’université de Bradford (Royaume-Uni).













