L’interminable agression russe en Ukraine et surtout l’invraisemblable alignement de Donald Trump sur les positions de Vladimir Poutine ont provoqué une onde de choc parmi les Européens. Réaction immédiate : il faut augmenter les dépenses militaires. On peut comprendre ce type d’attitude prise dans l’émotion et la peur. Mais est-ce vraiment la bonne solution ? Et quelles en seront les conséquences ? Ce sont les questions que pose Bernard Adam, l’ancien directeur du GRIP, dans ce nouvel Éclairage.

« Est-ce vraiment la bonne solution ? Les Européens ont déjà des capacités militaires plus importantes qu’on ne le pense »

Les chiffres des dépenses militaires pour 2024 établis par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) indiquent 453 milliards de dollars pour les pays européens de l’OTAN, soit 17 % du total des dépenses militaires mondiales. C’est trois fois plus que les 149 milliards de dollars (équivalent à 5,5 % du total mondial) pour la Russie. Les dépenses militaires des pays européens de l’OTAN ont augmenté de 32 % entre 2021 et 2024. Par comparaison, les dépenses militaires étaient en 2024 de 997 milliards de dollars pour les États-Unis (37 % du total mondial) et de 314 milliards pour la Chine (12 % du total mondial).

Le principal problème en Europe : la « fragmentation »

Les pays européens possèdent des capacités militaires non négligeables, mais leur problème principal est leur manque d’unité et de cohésion. On l’appelle la « fragmentation » : chacun des pays européens décide seul ce qu’il veut faire en matière d’acquisition d’armements. D’où un manque global d’efficacité et finalement un grand gaspillage.

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Licencié en Sciences économiques (UCL), Bernard Adam a fondé le Groupe de Recherche et d'Information sur la Paix et la sécurité (GRIP) en 1979. Il en a été le directeur jusqu'en 2010.