Ce texte analyse les défis auxquels sont actuellement confrontés les industries de défense et les gouvernements, dans le contexte d’une demande interne limitée et d’une nouvelle concurrence venue de BRICS et d’autres pays émergents. Il identifie les principaux moteurs et les grandes étapes dans le processus de mondialisation de l’industrie des armements et les met en perspective avec l’évolution des marchés de la défense et de la sécurité depuis la fin de la Guerre froide. Il isole également les principales tendances orientant le processus de production des armements au plan global, actuellement et probablement pour la prochaine décennie. Cette mise en contexte permet de cerner des menaces, mais aussi des opportunités pour les groupes européens de défense et de souligner le fait que les stratégies mises en œuvre par des firmes étant de moins en moins dépendantes de leur marché domestique ont des conséquences politiques, notamment pour le projet européen de défense. Les mesures implantées par les États-Unis et par les pays émergents et la situation prévalant en Europe pourraient nuire de manière significative à toute tentative de créer une puissance militaire proprement européenne s’appuyant sur une base industrielle de défense suffisamment solide pour assurer l’autonomie stratégique du Vieux Continent.
Yannick Quéau est directeur-adjoint du GRIP et directeur de la recherche.
Ses sphères d’expertise couvrent la sécurité internationale, les relations transatlantiques en matière de défense, les aspects industriels, stratégiques et économiques du commerce des armes, qu’elles soient classiques ou nucléaires, ainsi que les règles de contrôle qui les encadrent. Il est l’auteur de nombreuses analyses et rapports sur ces sujets qu’il couvre également par le biais de conférences.
Depuis 2018, il est membre du comité éditorial de l’ATT Monitor, un projet de Control Arms qui évalue de manière indépendante les modalités de mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes des Nations unies.
Il est par ailleurs à l’origine de la création du Fonds de dotation Open source intelligence on politics (OSINTPOL, Paris) qui a pour mandat de soutenir la recherche en science politique.
Yannick Quéau a auparavant travaillé au sein du Groupe de recherche sur l’industrie militaire et la sécurité (GRIMS, Montréal) et été rattaché à l’Observatoire de l’économie politique de la défense (OEPD, Montréal).
Il a aussi officié comme analyste au Technopole défense et sécurité à Valcartier (Québec, Canada), plus précisément, au Bureau de commercialisation et d’intelligence des marchés, ainsi que comme enseignant pendant 3 ans pour le compte du ministère de la Défense du Canada à Saint Jean-sur-Richelieu (Canada).
Il a enseigné épisodiquement comme chargé de cours à l’université du Québec à Montréal (UQAM), à l’université Paris 2 Panthéon-Assas et à Sciences Po Paris. Yannick Quéau est diplômé de l’UQAM (Canada) et de l’université de Bradford (Royaume-Uni).