Le traité d’interdiction des armes nucléaires voté par une large majorité des pays de l’ONU (122 sur 193) en juillet 2017 témoigne d’une volonté largement partagée au plan international de voir le monde débarrassé d’une arme terrifiante, la seule capable de mettre un terme à toute vie humaine sur notre planète.
À contre-courant de cette aspiration, la France, comme tous les autres États dotés de l’arme nucléaire, a refusé de voter ce traité. Et pourtant, comme en témoigne un sondage récent, cette position officielle paraît en décalage avec l’opinion dominante des Français. En effet, bien qu’attachés pour nombre d’entre eux au maintien de sa force de dissuasion, ils sont cependant largement favorables au désarmement nucléaire .
Certes des résistances à l’abandon de la dissuasion nucléaire subsistent. Gagner la bataille de l’opinion pour le désarmement nucléaire implique de les lever.
Ces résistances viennent d’abord de ceux que la dissuasion fait vivre.
L’intérêt partagé au maintien de cette force rassemble ceux qui la conçoivent, la construisent et l’entretiennent, ceux qui la mettent en oeuvre, ainsi que les populations des territoires où ils exercent ces activités.
D’où l’intérêt pour les militants du désarmement nucléaire de bien prendre la mesure du complexe militaro-industriel constitué autour de la dissuasion nucléaire et de son impact territorial.
En dépit des limites de l’exercice liées en partie à la difficulté de réunir des données fiables, c’est là le but poursuivi par ce rapport.