[…] L’un des arguments les plus entendus en faveur du commerce des armes est certainement sa contribution à l’économie. Il est mis en avant pour justifier à la fois le financement des programmes d’armement et les ventes à l’exportation, même dans des situations où les armes sont impliquées dans des violations des droits humains et des conflits armés meurtriers. Au nom de la prospérité économique, il faudrait continuer d’alimenter la violence politique, sinon un autre État n’ayant pas les mêmes normes éthiques et juridiques et moins soucieux de la sécurité des populations civiles en profiterait pour prendre des parts de marché. En d’autres termes, la prospérité des actionnaires et des employés des producteurs d’armes et la manière dont elle irriguerait l’économie des territoires justifieraient de conclure une vente. Et tant pis pour les victimes. Le caractère indéfendable au plan moral de cette posture ne suffit manifestement pas dans le débat public et auprès des décideurs à éclipser un argument économique si fort qu’il en irait de l’évidence, une assertion qui mériterait pourtant une démonstration.
Crédit: miliaryedge
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