En passe de connaître une dissolution administrative, le Katanga, province la plus méridionale de la RDC, présente de nombreuses caractéristiques qui contribuent à expliquer l’apparition de certains groupes armés.
Ses abondants minerais fournissent à la RDC une part importante de son PIB et de ses exportations, non sans susciter diverses frustrations parmi la population et les élites dirigeantes. Sans compter l’inégale distribution des richesses minières à l’intérieur de la province, le “scandale géologique” étant essentiellement localisé dans le sud.
Parmi les groupes armés, la mouvance des Kata Katanga apparaît comme la plus importante, tant en effectifs qu’en nombre de déplacés qu’elle a provoqué. Cet ensemble de groupes Maï-Maï justifie, depuis 2012, son insurrection – et ses exactions contre la population civile – par une volonté de sécession du Katanga, à l’instar de Moïse Tshombe plus d’un demi-siècle plus tôt. Actuellement en veilleuse, ils sont soupçonnés de servir les intérêts et bénéficier de l’appui occulte de plusieurs responsables politiques et militaires katangais.
Un autre conflit meurtrier s’est développé entre Pygmées (Twa) et Bantous (principalement les Luba) depuis 2013 dans le nord de la province. Prises dans un cycle de vengeance et d’autodéfense, les deux communautés se sont dotées en armes, essentiellement artisanales, et leurs milices s’affrontent dans un conflit révélateur des difficultés de survie de la communauté pygmée.
En outre, l’extrême-nord du Katanga est régulièrement aux prises avec quelques groupes armés, principalement les Maï-Maï de Yakutumba et les FDLR, qui ont “débordé” de leurs bastions du Sud-Kivu voisin pour écumer les abords katangais du lac Tanganyika.
Cette étude a été réalisée avec le concours de collaborateurs locaux de la société civile congolaise.