L’objectif de la présente étude est de donner un descriptif de la situation des groupes armés actifs dans l’est du Congo, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema, telle qu’elle l’était en cette seconde moitié de l’année 2013. Elle a également comme ambition de fournir un essai d’analyse sur ce phénomène spécifiquement congolais de prolifération pléthorique de groupes armés et d’avancer quelques propositions qui pourraient l’endiguer.
Semant l’insécurité et empêchant le relèvement économique dans la plupart des territoires des trois provinces, ces groupes sont extrêmement nombreux – plus de 50 ont été identifiés – et de tailles fort diverses, variant entre quelques dizaines et plusieurs milliers de combattants. Nous nous sommes particulièrement concentrés sur la dizaine qui nous semblait représenter les plus importants. Parmi eux, se trouve bien entendu le M23, dont la récente défaite militaire pourrait marquer un tournant et inciter nombre de groupes armés à envisager une reconversion. En tout état de cause, la solution à ce fléau passe par une approche militaire, mais ne peut s’y limiter : de profondes réformes de l’appareil de sécurité congolais sont indispensables, ainsi que de nombreuses institutions civiles, dans le sens d’une meilleure répartition du pouvoir et des immenses richesses du pays.
Enfin, signalons que, parmi les multiples sources auxquelles nous avons fait appel pour rédiger ce rapport, se trouvent plusieurs collaborateurs de terrain du GRIP qui nous ont fourni nombre d’informations introuvables dans la littérature et nous ont permis de compléter un patient décorticage des multiples rapports et dépêches consacrés à ce sujet, complexe et en perpétuelle évolution.