Le recrutement d’enfants-soldats dans des groupes et forces armés est identifié comme un problème important en République démocratique du Congo (RDC) depuis 1996, dans le cadre de la Première Guerre du Congo, mais aussi dans le contexte des tensions provenant de la guerre civile et du génocide rwandais. Entre 1998 et 2002, on estime que 40 % des membres de groupes armés actifs en RDC étaient des mineurs. Selon l’Organisation internationale du travail, plus d’un tiers des 300 000 enfants-soldats dans le monde se trouvaient en RDC.
En 2002, la signature de l’Accord de paix de Sun City entre les parties belligérantes a initié un processus d’intégration des anciens combattants à l’armée nationale congolaise. En même temps, un mécanisme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) a été lancé, avec des mesures spécifiques destinées aux enfants-soldats.
Bien que de nombreuses améliorations aient été apportées, la RDC n’est pas encore parvenue à éliminer complètement le recours aux enfants-soldats sur son territoire. En effet, une réduction du nombre de mineurs présents au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a bien été confirmée par l’Organisation des Nations unies entre 2002 et 2018. Toutefois, des groupes armés rebelles tels que Nyatura, les Maï-Maï ou les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), encore actifs sur le territoire, continuent à utiliser massivement des enfants dans des fonctions combattantes et non combattantes.
Ce rapport étudie la manière dont les autorités de la RDC réagissent au recrutement et à l’utilisation des plus jeunes comme soldats depuis 1996. Il permet de situer la problématique des enfants-soldats dans le contexte spécifique de la RDC, d’illustrer les causes de la persistance du phénomène et d’identifier des instruments mobilisés pour y mettre fin.
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