L’action de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe – mieux connue sous son ancienne dénomination de CSCE – passe généralement inaperçue du grand public. Elle n’en est pas moins significative. Née de la dynamique de détente des années 70 matérialisée par l’Acte final d’Helsinki, l’OSCE s’est, depuis la fin de la guerre froide, institutionnalisée. Elle constitue le seul forum où l’ensemble des Etats d’Europe, d’Amérique du Nord et de ceux issus de l’ex-URSS débattent en permanence des questions de sécurité dans la zone s’étendant de Vancouver à Vladivostok. Son action face aux conflits armés ou aux tensions larvées, en particulier portant sur la question nationale, s’inscrit dans la volonté de construire, au travers d’institutions paneuropéennes, un contrefeu face aux risques de guerre. Sécurité coopérative, diplomatie préventive et renforcement de l’Etat de droit en constituent les trois mots-clés.
Cet ouvrage cherche à mettre en lumière l’apport de l’OSCE au processus de résolution des conflits et des crises en Europe et en Asie centrale. Il en souligne aussi les limites et les difficultés, souvent dues aux intérêts divergents des Etats participants. Enfin, il tente de clarifier le partage des rôles qui s’établit sur le terrain entre cette organisation et les Nations unies d’une part, les autres acteurs régionaux (UE, UEO, OTAN, CCNA, CEI) d’autre part.