Avec le déploiement de Casques bleus au Mali en 2013, l’Organisation des Nations unies (ONU) s’est trouvée confrontée à une nouvelle menace, celle des Engins explosifs improvisés (EEI). Caractéristique des conflits asymétriques, ce type d’armes pose un défi inédit à l’Organisation et a largement contribué à faire de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) l’opération de maintien de la paix (OMP) de l’ONU la plus dangereuse. Alors que la menace s’est progressivement diffusée à d’autres terrains, l’Organisation a pris le problème à bras le corps et engagé des réflexions au niveau institutionnel à travers un Examen stratégique indépendant.

Cette note présente un état de la menace dans trois pays où les missions de paix de l’ONU ont été confrontées aux EEI : le Mali, la République centrafricaine (RCA) et la République
démocratique du Congo (RDC). Elle souligne l’impact multiforme de ces engins, qui provoque un lourd bilan humain et matériel, affecte lourdement la mobilité des OMP et donc leur capacité à remplir leur mandat. Elle présente également les actions mises en œuvre en réponse, tant au niveau du Secrétariat des Nations unies que des OMP elles-mêmes (formation, équipement, renseignement, coopération judiciaire, etc.), et démontre que celles-ci ont permis des avancées réelles en matière de protection des personnels.

Les limites du mandat des OMP mettent néanmoins ces dernières dans l’incapacité d’apporter une réponse durable à la menace des EEI qui, malgré les efforts effectués, continuent de faire de nombreuses victimes parmi les civils. La lutte contre ces engins nécessite une réponse multiniveau impliquant non seulement l’ensemble des composantes des missions, mais aussi une coopération renforcée avec d’autres acteurs, dont les autorités des pays hôtes, les organisations régionales et les partenaires bilatéraux.

Les opérations de maintien de la paix face aux engins explosifs improvisés

 

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