Contrairement à l’Irak ou même à l’Afghanistan, les hostilités sans fin qui minent la République démocratique du Congo et le Burundi sont classées par les militaires – avec une froideur toute professionnelle – dans la catégorie des «conflits de basse intensité». Même au niveau des Casques bleus et des travailleurs humanitaires, la dangerosité de ces deux pays est bien loin d’approcher ce qu’on a connu en Somalie ou en ex-Yougoslavie.
La plupart du temps, c’est donc dans une apparente impression de détente qu’ils y développent leurs activités. Mais les préoccupations de sécurité sont omniprésentes. Tension et nervosité deviennent soudain perceptibles, parfois jusqu’à l’embrasement avec son cortège de viols et de massacres. Alors, on évacue tous ceux qui ne sont pas indispensables. Puis on revient et on recommence…
C’est au coeur de cet environnement volatil que le GRIP tente, dans ce livre de témoignages et d’Analyses, de démêler l’écheveau humanitaire et du maintien de la paix sur le terrain. Un monde complexe et en perpétuelle évolution. Malgré les dénégations d’usage, le système porte en son sein un impressionnant potentiel de collaboration « à la carte » entre humanitaires et militaires sans arriver à faire valablement participer les populations et les ONG locales.