«Aider la population n’était pas une finalité en soi, mais plutôt un moyen pour créer des conditions favorables à la paix.» Ces propos du responsable d’une ONG italienne, amenée à reconstruire des maisons dans les Balkans au lendemain de la guerre, résument parfaitement l’une des nouvelles tendances de la coopération internationale. Et de l’Union européenne en particulier.
Souvent absents de la scène diplomatique mais ô combien présents sur le plan économique, les Européens semblent avoir compris tout l’intérêt d’une amélioration des conditions de vie des populations du Sud. Car dans les pays les plus pauvres, guerre rime souvent avec sous-développement.
Objectif de cet ouvrage : décrire l’ambition, les objectifs et les politiques de prévention des conflits de l’Union lorsque celle-ci s’appuie sur sa coopération au développement. Après avoir rappelé le contexte dans lequel s’inscrit cet enjeu, les auteurs nous invitent à un tour d’horizon des «arsenaux» européens : politique commerciale commune, programmes d’aide thématique, voire régionale (dont les relations privilégiées avec les pays ACP), Politique étrangère et de sécurité commune, Mécanisme de réaction rapide. Se posent évidemment des questions. Quid de la cohérence vu la multitude d’acteurs, de programmes et de procédures ? Aide-t-on efficacement le Sud à s’approprier ses problèmes de sécurité ? Le libéralisme économique, véritable credo de l’Union, est-il toujours la réponse adéquate pour supprimer les poudrières ? Le plus fort n’a-t-il pas tendance à imposer sa propre vision du monde ?