Embraer figure au nombre des industriels brésiliens jouant un véritable rôle de locomotive pour l’économie du géant sud-américain. Sa performance est d’autant plus appréciable qu’elle a lieu dans des segments allant de l’aéronautique civile et militaire aux systèmes de sécurité et de surveillance du territoire impliquant des satellites, c’est-à-dire des domaines où les acteurs de l’hémisphère Nord (États-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Japon ou encore Chine et Israël) laissent en général peu de place à leurs homologues de la partie du sud du globe. Le leader mondial du marché des jets régionaux, devant le Canadien Bombardier, revient pourtant de loin puisqu’il a failli être englouti par la cure d’austérité imposée au tournant des années 1980 et 1990 aux industriels brésiliens actifs dans la défense. Le groupe a survécu à cette période au prix de lourds efforts de restructuration et d’un recentrage sur ses activités civiles s’accompagnant d’une marginalisation drastique de la part du militaire dans sa stratégie de développement. C’est donc une forme de retour vers la défense qu’a amorcé la firme de São José dos Campos au cours des années 2000 lorsqu’elle a été incitée à soutenir le renouveau des ambitions militaires de Brasilia..
L’appétit mesuré d’Embraer pour la défense
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Yannick Quéau est directeur-adjoint du GRIP et directeur de la recherche.
Ses sphères d’expertise couvrent la sécurité internationale, les relations transatlantiques en matière de défense, les aspects industriels, stratégiques et économiques du commerce des armes, qu’elles soient classiques ou nucléaires, ainsi que les règles de contrôle qui les encadrent. Il est l’auteur de nombreuses analyses et rapports sur ces sujets qu’il couvre également par le biais de conférences.
Depuis 2018, il est membre du comité éditorial de l’ATT Monitor, un projet de Control Arms qui évalue de manière indépendante les modalités de mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes des Nations unies.
Il est par ailleurs à l’origine de la création du Fonds de dotation Open source intelligence on politics (OSINTPOL, Paris) qui a pour mandat de soutenir la recherche en science politique.
Yannick Quéau a auparavant travaillé au sein du Groupe de recherche sur l’industrie militaire et la sécurité (GRIMS, Montréal) et été rattaché à l’Observatoire de l’économie politique de la défense (OEPD, Montréal).
Il a aussi officié comme analyste au Technopole défense et sécurité à Valcartier (Québec, Canada), plus précisément, au Bureau de commercialisation et d’intelligence des marchés, ainsi que comme enseignant pendant 3 ans pour le compte du ministère de la Défense du Canada à Saint Jean-sur-Richelieu (Canada).
Il a enseigné épisodiquement comme chargé de cours à l’université du Québec à Montréal (UQAM), à l’université Paris 2 Panthéon-Assas et à Sciences Po Paris. Yannick Quéau est diplômé de l’UQAM (Canada) et de l’université de Bradford (Royaume-Uni).