L’élimination physique d’Aslan Maskhadov, chef de file modéré du mouvement indépendentiste tchétchène, hypothèque lourdement les possibilités de négociations entre le gouvernement russe et les séparatistes. Bien que les circonstances de la mort de Maskhadov soient incertaines, elle est cependant revendiquée par le gouvernement russe. Cet acte et cette revendication sont regrettables, car la perte du leader tchétchène modéré risque de remotiver les extrémistes en Tchétchénie et d’attiser ainsi le terrorisme, plutôt que de le combattre.

L’adoption d’une nouvelle constitution tchétchène et l’élection d’un nouveau président pro-russe en 2003 n’ont pas apporté la stabilité espérée. Le combat des indépendantistes et des groupes extrémistes se poursuit, et les attentats se multiplient depuis 2003. De plus, le conflit s’étend aux républiques voisines. Ce conflit, qui perdure depuis dix ans, a un impact humain considérable et déstabilise toute la région caucasienne, proche de nouvelles frontières de l’Union européenne.

L’élimination physique de Aslan Maskhadov, reflet d’une politique sans concession de Vladimir Poutine, semble confirmer qu’une résolution pacifique du conflit ne pourra être amorcée qu’au travers d’une action de la communauté internationale. Les organisations européennes, en particulier, ont des raisons tant légales que stratégiques de s’impliquer dans ce processus de paix. En l’absence d’une volonté américaine et d’une capacité onusienne, seule leur implication, individuelle ou conjointe, pourrait mettre fin au cycle de la violence dans le Caucase du Nord.

 

pdf La mort d’Aslan Maskhadov et la politique russe dans le conflit de Tchétchénie

 

 

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