Le 14 août 2013, les forces de sécurité égyptiennes commencent l’évacuation d’un sit-in des partisans du président Morsi, destitué par l’armée un mois plus tôt. L’évacuation est particulièrement violente : un millier de personnes y perdront la vie. En réaction, les pays de l’Union européenne vont adopter trois mesures : un « embargo » sur les « équipements pouvant servir à la répression interne » sans pour autant en donner une définition précise ; une réévaluation des licences d’exportation d’armes en cours et un réexamen de la coopération de sécurité avec l’Égypte. Dans cette Note d’Analyse, nous essayerons de déterminer la façon dont les États membres de l’UE ont mis ces mesures en œuvre. Nous nous attarderons sur la question de la définition des « équipements pouvant servir à la répression interne » ainsi que les évolutions juridiques en cours dans ce domaine. Ensuite, nous examinerons l’évolution des exportations d’armes européennes vers l’Égypte et la situation des droits de l’homme sur place…
Denis Jacqmin est titulaire d’un master en sciences politiques et d’une spécialisation en études européennes. Après un stage au SPF Affaires étrangères pour la présidence belge de l’UE, il travaille jusqu’en 2012 au service PESC (politique étrangère et de sécurité commune) du SPF Affaires étrangères, principalement sur la politique des sanctions européennes.
En 2012, il rejoint la mission EUMM Georgia chargée de l’observation des lignes de démarcation avec les républiques séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. En 2014, il est déployé comme observateur dans la mission OSCE SMM Ukraine opérant dans la région de Louhansk. Membre du GRIP depuis 2016, Denis Jacqmin travaille sur les thématiques du contrôle des transferts d'armes, plus particulièrement des armes légères et de petit calibre.