Les bouleversements géopolitiques et géostratégiques de ces trois dernières années ont fait disparaître les traditionnels repères, simples et relativement stables qui caractérisaient les relations internationales durant la guerre froide. Avec la fin des blocs, le monde est à la fois globalement plus sûr mais politiquement plus incertain. L’Europe est mois menacée aujourd’hui qu’hier même si certaines crises périphériques peuvent encore, en partie, attenter à sa stabilité.
Néanmoins, pour chacun des argumentaires des nouvelles menaces – reconstitution d’une armée ruse menaçante, une Chine conquérante, les différentes proliférations, la poussée de l’islam intégriste, les nationalismes belligènes et les grands défis globaux de notre temps-, nous devons nous obliger à déterminer une échelle de grandeur et de “plausibilité” de celles-ci, entreprendre une pondération du niveau des menaces et préciser leur implication véritable sur la sécurité du continent européen.
En réalité, dans bien des hypothèses, le traitement militaire de ces menaces n’est ni souhaitable ni crédible, la sécurité ne pouvant plus reposer exclusivement sur des structures interventionnistes militaires. Les remèdes à ces nouvelles menaces passent plutôt par des interventions d’ordre politique, économique, social, diplomatique, juridique et finalement d’interposition.