Bien que le Mali ne soit pas un État failli, il a connu plusieurs bouleversements : un coup d’État contre un gouvernement élu, la mise en place de structures de transition controversées, la déroute de ses forces armées et leur division, l’occupation d’une partie de son territoire par des groupes non-étatiques aux ambitions politiques et/ou religieuses et la consécutive disparition dans cette zone de tout relais politique, administratif, économique ou sécuritaire de l’État central.

Depuis l’opération française Serval de janvier 2013 qui a forcé les groupes armés islamistes (AQMI, Ansar Eddine, Mujao pour les principaux) à se disperser ou à reculer dans les massifs de l’Adrar des Ifoghas, la question n’est plus exclusivement sécuritaire mais bel et bien politique, économique et humanitaire. Maintenir l’intégrité territoriale du pays, redéployer l’administration au nord, (re)former les forces de défense et de sécurité, relancer l’économie et les services sociaux, organiser des élections, rétablir la stabilité et réconcilier les Maliens entre eux, c’est éviter l’installation durable d’acteurs internationaux, en premier lieu l’ONU, le retour des groupes armés islamistes ainsi que la persistance de revendications indépendantistes. Le tempo est donc désormais celui du relèvement au plus vite de l’État malien…mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, ni non plus se substituer aux acteurs maliens eux-mêmes…

Crédit photo: Xinhua 

Ce texte a été écrit initialement pour les Dossiers du Sentier de la paix de l’organisation « Agir pour la Paix », dans un article publié mi-juin sous le titre « Mali, peu de boni en vue ».

 

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