Description
À la veille du sommet de l’OTAN à Chicago les 21 et 22 mai 2012 où doit être dévoilée la révision de la posture de défense et de dissuasion (Defence and Deterrence Posture Review-DDPR), la question des armes nucléaires tactiques (ANT) américaines en Europe est remise à l’ordre du jour. Elles ont été déployées au milieu des années 1950 par les États-Unis et la Russie. Pour les deux camps, il s’agissait de dresser un rempart nucléaire contre l’éventuelle avancée des armées ennemies, avec en plus, côté américain, une volonté de pallier à la supériorité des forces conventionnelles du Pacte de Varsovie. La fin de la Guerre froide a considérablement diminué les risques d’un affrontement conventionnel, d’autant plus que les deux anciens grands ont signé, dès 1990, le Traité sur les forces conventionnelles en Europe visant à réduire leur présence militaire sur le Vieux Continent.
Avec la dislocation du Bloc soviétique, la Fédération de Russie s’est vue contrainte, dès 1992, de retirer ses armes nucléaires des territoires de ses anciens satellites pour les stationner sur son territoire le long de la frontière occidentale ou pour les détruire. Les Américains ont suivi la même dynamique de réduction et destruction de grandes quantités d’armes tactiques basées en Europe occidentale. Mais près de 200 sont toujours réparties sur six bases de l’OTAN. Retrait ou statu quo, le débat fait rage, pro et contre invoquant des facteurs politiques, économiques, sécuritaires, stratégiques ou juridiques. Le présent rapport fait le point sur l’évolution des positions et des arguments des uns et des autres.