Depuis la seconde moitié des années 2010, l’ONU a pris conscience de l’importance d’intégrer les questions environnementales dans sa planification. Il ne s’agit plus seulement de prendre en compte l’important impact des opérations de paix sur l’écosystème de l’État hôte, mais aussi de saisir comment les missions de l’ONU peuvent répondre aux défis posés par le nexus environnement, paix et sécurité – c’est-à-dire de comprendre comment interagissent les problématiques environnementales et sécuritaires.
Le cas de la MINUSMA
Cette note a pour ambition, dans un premier lieu, de revenir sur la façon dont l’ONU a traité le nexus environnement, paix et sécurité dans le cadre des opérations de paix. Dans un second temps, elle vise à analyser les enjeux liés à la mise en œuvre d’une approche sensible à l’environnement au sein des opérations de paix.
« Les dissensions entre États membres, les désaccords internes à l’ONU aboutissent à une absence de directives claires, ainsi qu’à un manque de moyens financiers et techniques »
En prenant le cas de la MINUSMA, elle met en lumière les différentes dispositions adoptées, et les difficultés rencontrées dans le cadre de ce type de missions. En effet, les dissensions entre États membres, les désaccords internes à l’ONU aboutissent à une absence de directives claires, ainsi qu’à un manque de moyens financiers et techniques. Cela impacte la capacité des missions à entreprendre des mesures sensibles à l’environnement et à la sécurité humaine. Enfin, une vision déterministe de la crise climatique comme unique vecteur de conflits peut conduire à l’adoption de politiques peu adaptées aux réalités complexes du terrain.