Le 14 décembre 2018, le Parlement de Priština a décidé de transformer la Force de sécurité du Kosovo, principalement dédiée à la protection civile, en formation purement militaire. Si Belgrade et la minorité serbe locale ont vivement condamné une initiative qui contourne la constitution kosovare, l’ONU et l’OTAN se sont inquiétés des conséquences de ce geste, en particulier pour les relations entre Serbes et Albanais du Kosovo.
Cependant, à court terme, cette nouvelle armée, même avec le soutien des grandes puissances qui ont parrainé l’indépendance du Kosovo, ne paraît pas en mesure de poser de menace vis-à-vis de ses voisins, et de la Serbie en particulier. En effet, le nouveau gouvernement en gestation, de formule inédite, aura bien du mal à dégager les ressources suffisantes pour bâtir des forces armées répondant aux « plus hauts critères de l’OTAN » auxquels il est sans cesse fait référence. La création de cette armée serait donc avant tout destinée à prouver que, malgré les apparences, le Kosovo est bien un « État comme les autres ».
Crédit photo : Le président Thaçi inspecte les troupes de la FSK la veille du vote des lois créant l’armée du Kosovo. (Stringer/EPA/EFE).
L’armée du Kosovo, nouvel obstacle à la stabilisation des Balkans ?
Georges Berghezan était chercheur de 2000 à 2022.Après avoir travaillé au GRIP durant les années 1980, Georges Berghezan y est revenu au début des années 2000. Il concentre depuis ses activités sur les nombreux conflits « post-guerre froide », particulièrement en Afrique subsaharienne, et sur les outils servant à les mener, les armes légères et de petit calibre, dont l’utilisation et les transferts commencent seulement à être quelque peu réglementés. C’est donc autour de ces deux problématiques – Afrique et armes légères – que Georges Berghezan menait la plupart de ses activités.












