Le 24 mars 1999, à 20 heures, la première guerre de l’OTAN a commencé. Une «guerre juste», déclenchée pour des raisons morales et humanitaires, disent les responsables de l’Alliance. Et de préciser que quelques jours de frappes aériennes feraient fléchir Milosevic, le Kosovo retrouvant ainsi une autonomie substantielle. Le scénario, écrit pour l’essentiel par des stratèges américains, sera pourtant tout autre…
De cette guerre, l’opinion publique retient ces images écœurantes de réfugiés albanais, obligés de fuir leur province par centaines de milliers, avec, à la bouche, les mêmes récits d’horreur. Ensuite, ces innombrables bavures de l’OTAN causant la mort de tant de civils serbes et … albanais. Mais au-delà des premières émotions, il faut s’interroger sur les autres dommages “collatéraux”, ceux qui risquent de peser à terme : le Kosovo «protégé» vidé de son sang, la marginalisation de l’ONU et de l’OSCE, la fragilisation de l’opposition démocratique en Serbie, l’humiliation de la Russie, la contamination de toute une région par des munitions à uranium appauvri.
Cette nouvelle guerre dans les Balkans appelle un premier bilan. Quelle est la responsabilité historique des Serbes? A-t-on vraiment cherché la paix à Rambouillet ? Que penser de la nébuleuse UCK ? Les véritables objectifs de l’Alliance atlantique, et donc de Washington ? Y a-t-il risque d’embrasement de la région ? Quels enseignements militaires et quelles leçons pour la sécurité européenne ? Autant de question auxquelles cet ouvrage répond sans ambages, mais avec le souci de la nuance.