Sauf événement géopolitique majeur ou revirement soudain de la stratégie suivie par l’Arabie saoudite, le prix du pétrole ne devrait pas remonter durablement dans les prochains mois. Comme tous les pays exportateurs à travers le monde, les États producteurs d’Afrique équatoriale sont durement affectés par la chute du prix du pétrole et la réduction des recettes pétrolières depuis l’été 2014, même si le Cameroun, du fait de son économie plus diversifiée et de l’importance de son marché intérieur, est mieux armé pour y faire face.

Les gouvernements ont, pendant plusieurs mois, cherché à minimiser l’ampleur des ajustements budgétaires nécessaires, arguant que la baisse du cours du pétrole ne serait que temporaire. Au cours du premier semestre 2015, tous ont néanmoins dû admettre la nécessité de procéder à des révisions budgétaires se traduisant à la fois par une réduction importante des investissements publics (en particulier dans les projets d’infrastructures qui représentaient pourtant le fer de lance de leurs politiques de développement et de diversification de l’économie) et par une envolée du déficit budgétaire, qui devrait à terme entraîner une hausse (parfois très importante) de l’endettement de ces États.