Armes légères dans l'est du Congo - Enquête sur la perception de l'insécurité

En 2007, le GRIP et le BICC (Bonn International Center for Conversion) ont été chargés par le PNUD-RDC de mener une étude de perception sur la prolifération des ALPC et l’insécurité auprès de la population de cinq entités congolaises (les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema, et les districts d’Ituri et du Tanganyika), afin de contribuer à la rédaction d’un Plan d’action national de lutte contre la prolifération des ALPC en RDC, y compris par le désarmement civil volontaire de la population de l’est du pays.

Suite à divers problèmes, dont l’insécurité dans la région, l’étude n’a débuté qu’au début 2009 et s’est achevée en 2010. Des experts du GRIP et du BICC ont dispensé une formation aux analystes à Bukavu, avant que ces derniers ne forment eux-mêmes leurs enquêteurs, une équipe d’une petite dizaine de personnes dans chaque province/district. Les enquêteurs, déployés dans pratiquement toute la partie orientale du Congo, ont visité plus de 10.000 ménages qu’ils ont interrogés sur diverses facettes de la prolifération des ALPC, de l’insécurité et du désarmement civil. En outre, les données recueillies dans la population ont été complétées par des séries de réunions de groupes focaux et d’interviews d’acteurs-clé. Cette étude de perception sur la prolifération des ALPC et l’insécurité touchant plusieurs milliers de personnes est une première dans ce pays. C’est la première fois également qu’une estimation du nombre d’armes détenues par les civils a pu être tentée. Parallèlement, vu l’intérêt suscité par cette étude et grâce à un soutien du ministère belge des Affaires étrangères, le GRIP a décidé de lui consacrer un livre, écrit en français, puis traduit en anglais. L’ouvrage, constitué d’un rappel du contexte, notamment sécuritaire, et des résultats marquants de l’étude, a donné lieu à deux présentations publiques, la première à Kinshasa en juin 2011, la seconde à Bruxelles trois mois plus tard. Si la plupart des résultats confirment la situation d’insécurité catastrophique que connaît l’est de la RDC, les variations d’une province à l’autre ou d’un territoire à l’autre sont riches d’enseignement. Enfin, dans la rédaction de son Plan d’action national, le Gouvernement congolais a largement fait appel aux résultats et constatations de cette étude pour élaborer sa stratégie de lutte contre les ALPC. Période : 2009 – 2011

Soutenu par le PNUD-RDC et le Ministère belge des Affaires étrangères

Chercheur responsable : Georges Berghezan