Armes artisanales en RDC: Enquête au Bandundu et au Maniema

La République démocratique du Congo est connue pour sa grande prolifération d’armes de petit calibre. Cependant, dans cet immense pays, la situation varie considérablement d’une région à l’autre. Si les zones frontalières de l’Est – en particulier les deux Kivu et l’Ituri – connaissent des taux très importants de détention d’armes de guerre, importées d’autres pays et de fabrication industrielle, les autres régions du pays sont bien moins affectées par ce phénomène. En effet, dans celles-ci, ce sont des armes de fabrication locale que possèdent de nombreux civils, essentiellement destinées à la chasse.

La présente étude est consacrée à la production, à la réparation et à la détention d’armes artisanales dans deux provinces de RDC : le Bandundu et le Maniema. Après une présentation des caractéristiques de ces provinces, le cadre légal entourant la production et la possession d’armes est examiné. Ensuite, le cœur de l’étude est consacré aux résultats d’une enquête de terrain réalisée par des collaborateurs locaux du GRIP, révélant plusieurs constantes entre les deux provinces, notamment l’utilisation prioritaire des armes pour la chasse et le fait que la plupart des producteurs ne fabrique pas que des armes, mais aussi tout un éventail de biens à usage ménager ou professionnel. Certaines différences entre les deux provinces ont également été mises en lumière, notamment au niveau des prix pratiqués et de la perception de la problématique par les utilisateurs. L’étude s’achève par une série de recommandations adressées aux autorités de RDC, afin de rendre plus aisément applicable diverses dispositions de la nouvelle loi sur les armes, actuellement en attente de promulgation.

 

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Georges Berghezan était chercheur de 2000 à 2022.Après avoir travaillé au GRIP durant les années 1980, Georges Berghezan y est revenu au début des années 2000. Il concentre depuis ses activités sur les nombreux conflits « post-guerre froide », particulièrement en Afrique subsaharienne, et sur les outils servant à les mener, les armes légères et de petit calibre, dont l’utilisation et les transferts commencent seulement à être quelque peu réglementés. C’est donc autour de ces deux problématiques – Afrique et armes légères – que Georges Berghezan menait la plupart de ses activités.