Bien que sorti de la guerre, le Burundi affiche un bilan terrifiant en termes de violence armée civile et de non-respect des droits humains. Principales victimes de cette violence, les femmes sont pourtant souvent les seules pourvoyeuses de nourriture, en raison du veuvage ou du manque d’emplois.
Ce rapport parrainé par le PNUD, présente les résultats d’une enquête menée par une équipe de chercheurs et un consultant au Burundi auprès de plusieurs dizaines de groupes de travailleuses, d’associations féminines, de fermières, de femmes et d’enfants déplacés, de commerçantes, de veuves, de prostituées et de jeunes. Au cours de leurs entretiens, toutes ces femmes expliquent que trois nouvelles formes de violence armée les affectent particulièrement : la vengeance (ou « justice privée »), la prédation sexuelle et le vol.
L’urgente nécessité de délivrer la société burundaise du flot d’armes légères qui l’inonde ne fait plus de doute. En livrant leurs expériences et leurs points de vue, les femmes interviewées démontrent clairement l’effroyable cercle vicieux de violence que forment l’extrême pauvreté et la présence massive d’armes. En effet, les armes automatiques, les fusils artisanaux, les pistolets et autres grenades à mains abondent sur le marché, en vente ou en prêt. Pour survivre, certains Burundais se commettent des vols à main armée, souvent doublés de viols, allant jusqu’à tuer. Le climat de peur généralisée affecte à son tour la production agricole et les activités commerciales. La violence armée est aussi synonyme de veuvage, de déplacements forcés, d’orphelins et d’enfants abandonnés…
En un mot, les armes sont à la fois l’instrument de survie et le fléau même qui empêche le Burundi de se relever de ses cendres. Le rapport conclut sur deux séries de recommandations dont les maîtres-mots sont désarmement, développement et implication des femmes dans les solutions à apporter.