En Afrique comme dans le reste du monde, la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC) est longtemps restée une prérogative exclusive des États. Cependant, depuis une dizaine d’années, les initiatives internationales et régionales se sont multipliées : des instruments juridiques ont vu le jour au sein des Nations unies et, sur le continent africain, l’Union africaine (UA) a pris conscience du problème tandis que plusieurs États du continent, par le biais d’organisations régionales, se sont dotées d’instruments visant à contrôler la circulation des ALPC ou sont en voie de le faire.
Ces initiatives diverses, selon qu’elles soient politiquement ou juridiquement contraignantes, peuvent ou doivent désormais servir de base aux États africains afin qu’ils élaborent leur politique de lutte contre la prolifération des ALPC ou qu’ils renforcent les capacités de contrôle déjà existantes. En Afrique, peut-être plus qu’ailleurs, ces efforts impliquent fréquemment d’autres acteurs que les gouvernements nationaux, désireux d’assister les États dans ce processus : des organisations internationales, des centres de recherche et des membres de la société civile locale.
Cette Note présente brièvement les différents instruments et acteurs impliqués dans la lutte contre la prolifération des ALPC en Afrique. Elle se divise en cinq parties : les instruments internationaux (I), continentaux (II) et régionaux (III), la contribution de l’Union européenne (IV), le niveau national (V) et les centres de recherche et la société civile (VI).
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Lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre – Acteurs et institutions en Afrique
Cédric Poitevin est chercheur associé au GRIP. Il a été chef de projet « Armes légères et transferts d’armes » et directeur adjoint du GRIP.
Ses recherches ont porté sur la prolifération des armes légères et de petit calibre et de leurs munitions ainsi que sur les transferts d’armements conventionnels. Il a étudié plus particulièrement le contrôle des transferts internationaux, le contrôle de l’utilisation finale, le courtage, les trafics ainsi que le marquage et traçage des armes. Il a une connaissance étendue des dynamiques nationales et régionales et des initiatives pour contrôler les armes légères en Afrique subsaharienne, particulièrement en Afrique centrale et Afrique de l’Ouest. Il travaille également sur les réglementations européennes de contrôle des exportations d’armements et leur mise en oeuvre par les Etats membres.