Le 31 juillet, la Slovénie a annoncé son intention de cesser tout commerce d’armes avec Israël. Samuel Longuet, chercheur au GRIP, est intervenu le 5 août sur Euronews pour discuter de la position des Etats européens vis à vis des exportations d’armes vers Israël.
Pas de consensus européen
La décision slovène est surtout symbolique, puisque ce pays n’exportait déjà pas d’armes vers Israël. Elle révèle cependant l’absence de consensus européen sur la question. En effet, plusieurs pays européen ont poursuivi leurs exportations d’armes vers Israël, malgré des annonces parfois ambigües de leurs gouvernements.
En Italie, par exemple, seules les nouvelles licences d’exportations ont été suspendus mais pas celles octroyées avant le 7 octobre 2023. Ainsi, selon Samuel Longuet, « tout ce qui avait été autorisé avant le 7 octobre 2023 continuait à aller en Israël. » Certaines exportations des Pays-Bas et du Royaume-Uni vers Israël se poursuivent également, malgré une suspension partielle de certains transferts.
Samuel Longuet rappelle que ces Etats exportent ainsi, entre autres, « des pièces qui peuvent servir à des navires israéliens, donc du matériel qui a vocation à se retrouver dans des systèmes navals. On fournit également des pièces pour les avions d’entraînement. »
En Belgique, le gouvernement fédéral et les trois régions avaient décidé en 2009 de cesser les exportations de matériel militaire à destinations de l’armée israélienne. Malgré cela, certains composants pour des systèmes d’armes israéliens ont quand même été exportés. C’est notamment le cas d’écrans pour des cabines de pilotage de drones, exportés depuis la Flandre.
Les obligations des Etats européens
Pourtant, comme le rappelle Samuel Longuet, « pour les États européens, il y a une obligation non seulement de ne pas exporter du matériel qui pourrait servir à commettre des crimes à Gaza, mais également de ne pas exporter du matériel qui pourrait servir à maintenir les dimensions terrestres, aériennes ou navales de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Et donc ça englobe en fait la quasi-intégralité du matériel militaire qui pourrait servir à l’armée israélienne »