Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité

Accord de Pâques: 4 milliards d’euros chaque année pour la Défense. Et maintenant? (LN24)

Samuel Longuet, chercheur au GRIP, sur le plateau de LN24 pour la chronique "Le dessous des guerres"

Samuel Longuet, chercheur au GRIP, sur le plateau de LN24 pour la chronique "Le dessous des guerres"

La Défense a son budget 2025. Et maintenant ? C’est la question qui était au coeur de la chronique du GRIP « Le dessous des guerres » sur LN24. Le gouvernement fédéral tient finalement son « accord de Pâques » comme l’a nommé la presse. Celui-ci comprend un important volet « Défense » avec le respect dès cette année de la norme de 2% du PIB réclamée par l’OTAN. En tout, cela représente un effort de près de 4 milliards d’euros chaque année.

Dans un communiqué de presse, le gouvernement mentionne 3,9 milliards d’euros pour 2025 qui viendront de diverses sources. Pour un demi-milliard, il s’agira d’un dividende exceptionnel que l’État fédéral compte demander à Belfius. Pour 1,2 milliard, il s’agirait d’un impôt sur les intérêts et dividendes des avoirs russes gelés en Belgique. Et, enfin, il est question de 2 milliards d’euros « provisoirement exclus de l’objectif budgétaire ». Le gouvernement compte ainsi sur le plan « ReArm Europe » présenté par la Commission européenne début mars permettant aux États membres de dépasser les 3 % du PIB de déficit public annuel, si ce déficit sert à financer leurs dépenses de défense.

4 milliards par an… et maintenant?

La trajectoire budgétaire tracée -et encore des questions se posent au-delà de 2026-, que va faire le gouvernement avec cet argent? C’est toute la question. Theo Francken doit présenter d’ici le 1er juillet « un plan stratégique visant à déterminer la façon dont les dépenses supplémentaires pour 2025 seront affectées ». Autrement dit, on a commencé par fixer un montant des dépenses militaires sans savoir à quoi il sera affecté.

« Il y a aussi le risque de prendre des décisions précipitées, sans prendre le temps de peser les conséquences en termes d’indépendance vis-à-vis des États-Unis ou de développement de l’industrie de défense européenne. »

« En clair, met en garde Samuel Longuet, chercheur au GRIP, il y a un risque de gaspillage en cherchant à tout prix à atteindre un montant de dépenses fixé à l’avance. Il y a aussi le risque de prendre des décisions d’acquisition d’équipement précipitées, sans prendre le temps de peser les conséquences de long termes en termes d’indépendance vis-à-vis des États-Unis ou de développement de l’industrie de défense européenne. »

Découvrez la chronique du GRIP « Le dessous des guerres » sur LN24

Quitter la version mobile