Au cours de l’année 2023, l’ONU se voit contrainte d’enclencher le processus de retrait de trois missions de paix emblématiques sur demande des autorités hôtes : la MINUSMA au Mali, la MONUSCO en République démocratique du Congo et de la MINUATS au Soudan. En 2024, c’est l’Irak qui demande à son tour la fermeture de la MANUI. Cette vague de demande de retrait pose une question d’envergure : comment l’ONU fait-elle face au défi du consentement des États hôtes ?
Cette note d’analyse propose d’explorer les évolutions théoriques et doctrinales de ce principe directeur des opérations de paix, et les réalités pratiques de ce concept sur le terrain. À l’aide d’études de cas et d’une analyse socio-historique, elle développe quelques réponses formulées par l’organisation pour répondre à des situations de retrait ou d’absence de consentement.
Ces réponses étant partielles, cette note propose quelques recommandations à destination des acteurs du maintien de la paix pour mieux se saisir de cet enjeu de consentement des États hôtes :
- engager une réflexion sur les évolutions et les défis du consentement portée par
le Secrétariat et la société civile ; - poursuivre les efforts pour la compréhension interculturelle en s’appuyant sur les
acteurs régionaux et en renforçant le cadre normatif sur le sujet ; - repenser le lien entre modèle d’OP et consentement des États hôtes, et se doter
des outils institutionnels pour garantir l’adaptation aux contextes locaux.