Jean-Michel Guieu, sans doute l’un des plus éminents chercheurs français sur l’histoire du pacifisme, mettait en évidence dans un article récent que depuis une vingtaine d’année, un important courant historiographique dans l’étude de l’histoire européenne du 20ème siècle, décrivait souvent l’Europe comme un « continent des ténèbres ». Un continent qui, selon Éric Hobsbawm, aurait essentiellement « vécu et pensé en termes de guerre mondiale, même lorsque les armes se taisaient et que les bombes n’explosaient pas ».

Selon cette interprétation tragique de l’histoire européenne, les périodes de retour à la paix deviennent des « sorties de guerre », c’est-à-dire « une sorte de guerre après la guerre », « une ère de catastrophes », ou une Guerre Froide.

Entretemps la Guerre Froide s’est terminée, la menace d’une destruction mutuelle totale s’est dissipée, les forces armées européennes se sont considérablement réduites et le service militaire obligatoire a disparu dans la plupart des pays – laissant ipso facto sombrer dans l’oubli les combats des objecteurs de conscience, comme Jean Van Lierde en Belgique –, mais cela ne signifie pas que la guerre a disparu. […]

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